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 Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat

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ouedaggaï

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MessageSujet: Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat   Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat I_icon_minitimeSam 21 Jan - 23:07

J'ai retrouvé le texte de cette très intéressante conférence, Médecine et médecins à Fès avant le protectorat, donnée en 1952 aux "Amis de Fès" par Judah M.BENSIMHON.

Le conférencier nous donne les "recettes" de la médecine traditionnelle, pour les maladies les plus fréquentes, à une époque où le sorcier et le coiffeur faisaient partie du corps médical. Bensimhon termine son exposé en listant les médecins ayant exercé à Fès avant le protectorat





" Je vais vous raconter les moyens de médication par lesquels on soignait les malades sans médecin ni pharmacien et sans hôpital; ces éléments n'existaient pas dans la ville de Fès.

Je vous citerai aussi pour la partie historique, les quelques médecins qui avaient exercé à Fès.

Le malade devait se soigner de deux façons différentes et simultanées : d'abord au moyen de plantes et drogues en usage dans la médecine empirique, ensuite par le sorcier, car le sorcier à l'époque faisait partie du corps médical.
Si l'on pouvait se passer du médecin, on ne devait pas négliger la consultation au sorcier.
La croyance populaire imaginait que toute maladie était la manifestation d'une attaque par des êtres invisibles appelés les élémentals ou Djnouns.
Il fallait donc en même temps que les drogues, rendre inefficace par le sorcier l'attaque provoquée par des êtres invisibles.

Nous allons énumérer certaines maladies et leur traitement en commençant par le premier âge de l'enfance et de l'accouchée.

L'accouchement

Un accouchement marquait un événement important tant au point de vue religieux qu'historique, surtout si le nouveau-né devait porter le nom du chef de famille récemment éteint.

La sage-femme vêtue de son châle de laine rouge s'installait au milieu de la chambre où devait se passer l'accouchement. Elle prenait position en face de l'accouchée pour recevoir l'enfant à sa naissance.

L'accouchée devait s'entourer de ses parentes, celles de son époux, ses voisines et ses bonnes lorsqu'elle en avait.
Chacune des assistantes devait prononcer des formules d'encouragement à l'accouchée ; la naissance était annoncée par la sage-femme qui manifestait sa joie par le terme «  Mbarek Mesoôd » (béni et prospère) si l'enfant était du sexe masculin.
La mère alors aussi bien que l'enfant devaient s'entourer de toutes sortes d'amulettes pour les préserver du « mauvais oeil ». Des formules préservatrices des visites des « génies » devaient être affichées à l'entrée de la chambre de l'accouchée et autour de son lit.

On ne laissait pas sortir un objet de la maison ni de l'eau pendant la période de quarante jours, de peur de voir tarir le lait de l'accouchée.
A toute demande de l'eau, on répondait : « Aândna Larbain » (nous avons la quarantaine).
L'accouchée devait garder la maison pendant la même période de quarante jours.
Aucune femme indisposée ne devait entrer dans la pièce de l'accouchée ; les visiteuses de circonstance devaient rester au dehors de la pièce.
L'accouchée devait porter à son bras, en forme de bracelet, un gros fil noir dans lequel on attachait une « âafsa » ou noix de galle.

La première opération consistait à couper à l'enfant le cordon ombilical qui l'attachait à sa mère.
La sage-femme attachait le cordon avec un fil de soie rouge, au niveau du ventre, le coupait avec un canif et brûlait le surplus avec la flamme d'une bougie.
Cette cautérisation suffisait à antiseptiser.

La circoncision

Une deuxième opération dans la vie d'un nouveau-né du sexe masculin était la circoncision.
Cette opération se pratique chez les Israélites le huitième jour de la naissance par un praticien appelé « Mchel » et non par le médecin.

La même opération dans les milieux musulmans se pratique à volonté du jour de la naissance jusqu'à l'âge de sept ans par un praticien appelé « Hzzam » ou coiffeur.
Le coiffeur en effet jouait un rôle important dans la médecine empirique; c'est lui qui, à part la circoncision pratiquait la saignée sous toutes ses formes et exerçait souvent le métier de dentiste.
C'est peut-être à cause des instruments rares à l'époque dont lui seul pouvait disposer.

La petite vérole

Une première et grave maladie des enfants qu'on redoutait était la petite vérole.

Le vaccin était considéré comme un luxe que se réservaient certaines familles; une seule personne d'ailleurs savait l'appliquer dans toute la ville : on prenait le « vaccin » au moyen d'un morceau de verre d'un enfant malade à un autre.

Dans l'esprit de la population, la petite vérole pouvait guérir les défauts ou déformations survenus à la suite de la rougeole; mais celle-ci venant après la petite vérole, les aggravait davantage, ce qui justifie l'expression arabe : « De khalla zedri, kamlo bohamron » (ce que la petite vérole avait épargné, fut abîmé par la rougeole).

La rougeole

Une autre maladie infantile non moins grave fut la rougeole. Une mortalité nombreuse sévissait chaque année chez les enfants par suite de la rougeole, de telle sorte qu'on osait plus l'appeler par son nom « Bohamron », désignée ainsi à cause d'une éruption de taches rouges qu'elle fait paraître sur la peau.

On l'appelait alors « El Mbarek » ou le « salut » pour souhaiter que la maladie soit saine.

Les soins de rigueur étaient de 21 jours divisés en trois périodes de 7 jours chacune ; la première période était considérée la plus dangereuse.
La chambre du malade devait rester rigoureusement fermée, les murs ou le lit tapissé en tissus de couleurs rouges, le malade entouré de matières rouges parmi lesquelles figurent les raisins secs rouges.

On devait veiller toute la nuit au chevet du malade et on recommandait particulièrement de lui couvrir les oreilles.
La veille du septième jour au soir était considéré comme le moment le plus critique de la maladie.
On appelait cette nuit « Lilet el Berza » ou la nuit de l'apparition et, si l'enfant passait le septième jour sans complication, il était sauvé.
Pendant le même soir on devait apporter à l'enfant des bonbons et autres douceurs pour l'égayer ou le distraire.

Comme pour l'accouchée, on ne devait rien laisser sortir de la maison et toute femme indisposée n'avait pas accès dans la chambre du malade.
On ne craignait pas la contagion, au contraire, on la provoquait pour les enfants de la même famille surtout dans les années où la maladie était déclarée saine ou bénigne. On annonçait alors que « El Mbarek Salm » ce qui voulait dire « la rougeole est saine » !

Pour toute médication de cette maladie, on chauffait la chambre avec un poêle de cuisine, on couvrait chaudement le malade avec des couvertures rouges, on lui administrait des boissons chaudes de manière à provoquer une transpiration active et suivie.

On croirait cette coutume de tapisser la chambre de rouge provenait d'une superstition quelconque, mais il n'en est pas ainsi. Je trouve dans une revue ancienne, un article paru dans la « Presse médicale » n° 63 de l'année 1908, relatif aux observations de M. Simonescu, ayant pour titre : «  La Rougeole et la Lumière Rouge »
« La lumière rouge a une influence abortive remarquable sur l'évolution de la rougeole et ses symptômes les plus graves. Il est probable que l'agent morbilleux et sa toxine perdent très rapidement de leurs propriétés pathogènes sous l'action de la lumière rouge. L'avenir et l'observation des faits plus nombreux nous donneront la solution du problème en ce qui concerne le mécanisme de la mésothérapie ».

Il est signalé d'autre part, que le Docteur Chatinière traitait la rougeole par la lumière rouge (rideaux rouges aux fenêtres) et il a remarqué que l'éruption était très atténuée, la fièvre amoindrie, les complications prévenues par cette photothérapie.

Maladies des yeux

Une autre maladie des enfants était le mal des yeux appelé « El Aïnin » ou conjonctivite dans ses diverses phases. Ce mal attaquait souvent les enfants en automne, on motivait sa provenance par la consommation des grenades aigres dont les enfants étaient friands à l'époque.

On soignait ce mal par une instillation directe dans les yeux du lait d'une femme qui allaitait.
On versait sur une poignée de graines de fenouil, préalablement mâchées par la personne qui devait s'en servir, du lait d'une femme directement versé sur la pâte mise sur un tissu fin qui, roulé sur lui-même, servait de compte-gouttes.
On instillait cette préparation spontanée dans chacun des yeux du malade pendant plusieurs jours jusqu'à complète guérison.

J'ai assisté à de nombreux cas de malades guéris au moyen de cette médication efficace.

Pour calmer l'inflammation des yeux et le prurit qui s'attaquait aux paupières, on faisait bouillir une poignée de roses rouges provenant de préférence de la région de Tafilalet, du sud du Maroc, appelées communément « El Ouerd el Filali », qu'on laissait refroidir et dont on se servait pour laver les yeux.
Les propriétés astringentes de ces fleurs, les roses rouges sont efficaces pour toutes les inflammations des yeux.

On préconisait pour soigner une taie de la cornée appelée « El Biad d'el Aïn » une instillation dans l'oeil de fiel de corbeau récemment égorgé.

Une autre médication, non moins curieuse, pour soigner une taie de la cornée consistait dans l'emploi de la pelure rouge des radis longs, légumes comestibles d'un usage très répandu au Maroc et appelé « El Fegel ». On enlevait la pelure rouge d'un radis, qu'on écrasait pour en extraire le jus et on l'instillait dans l'oeil du malade au moyen d'un tissu fin qui servait de compte-gouttes.
On prescrivait aussi de laver les yeux malades au moyen d'un blanc d'oeuf et de les toucher avec une pièce de monnaie en or pour fortifier la vue; je me souviens avoir vu des gens se servir d'une pièce d'or, un louis français.

Lorsqu'un enfant recevait un coup sur l'oeil, on faisait « sortir le coup » en suçant sur la tempe du côté de l'oeil ; le coup se dégonflait.

Pour l'inflammation de l'oeil ou des paupières, on appliquait souvent un pansement trempé dans de l'eau de rose mélangée avec du jus de feuilles de coriandre ou « kasbor ».

Lorsqu'un enfant en tombant recevait un choc sur le front ou la tête, on lui appliquait un papier bien mouillé pour faire « revenir le coup » disait-on à l'époque, en guise de pansement humide. Cela s'appelait « téfléqua » ou « coup subit ».

La méningite

On arrive ensuite à la méningite qui attaquait les enfants et à laquelle on ne connaissait aucun remède; l'enfant criait de toutes ses forces et on ne savait ce que c'était.

On s'adressait alors au sorcier qui, naturellement, expliquait que l'enfant était attaqué par les génies; il assurait qu'on ne devait pas s'inquiéter de son état.

J'ai assisté à un cas où le sorcier était appelé à procéder de la sorte. Il a écrit sur une assiette de terre cuite, avec une plume taillée d'un brin de roseau trempée dans de l'encre noire, un dessin et quelques lettres en hébreu. Il a délayé le tout (dessin et écriture) avec ses doigts dans un peu d'eau qu'il donna à boire à l'enfant.
L'enfant ne guérit pas, mais mourut quelques jours après.

On conseillait aussi pour les soins de cette maladie de faire boire à l'enfant sa propre urine, car on prétendait que ce mal naissait à la suite d'une peur ou vision d'un animal qui l'effrayait.

Tant que l'enfant résistait à la mort, on essayait d'autres moyens que des praticiens indiquaient: des saignées aux côtés de la nuque, par exemple ; un pigeon égorgé, coupé en deux à mettre sur la tête pour que sa chair fraîche absorbe le mal, etc....

D'autres praticiens soignaient la méningite au moyen d'une plante, la rue, appelée « rota » qu'on appliquait sur la tête après l'avoir fait sécher et piler. On attribuait à cette plante la propriété de calmer en même temps la douleur des méninges et de les déterger.

Les parasites

Quand un enfant devient grincheux, emporté et pleure à chaque instant ou surtout lorsqu'il gratte constamment l'intérieur du nez, c'est qu'il est ennuyé par des vers intestinaux.

Dans ce cas le remède est simple.

On préparait alors un gâteau composé de graines d'une plante appelée « Essih el Grissi » qui est je pense, de la tanaisie, cuite au miel, que l'on donnait à l'enfant, le matin à jeun. Ce remède efficace, débarrassait l'enfant de ses parasites. L'effet de ce médicament était de présenter tous les objets en jaune, ce qui amusait l'enfant qui le prenait.
Il était recommandé d'éloigner l'enfant au moment de la cuisson car l'odeur de cette plante avant sa consommation éloigne les vers qui se cachent dans les parois du corps.
On employait aussi la même plante bouillie dans l'eau en lavement, en prenant soin d'éloigner l'enfant au cours de la préparation.

On se servait aussi de l'ail mélangé à du lait, ce qui faisait un excellent vermifuge à peu de frais. Contre le ténia, appelé « El Med » ou « Hab Akrâa » on donnait, le matin à jeun, des graines de groseilles, pendant plusieurs jours jusqu'à son expulsion totale.

Les oreillons

Pour remédier aux oreillons, on appliquait sur les mâchoires, en la tenant avec une toile , de la mie de pain mouillée dans du lait chaud ;

On préconisait en outre un système d'exercice qui consiste à mettre la deuxième phalange du pouce, tenue verticalement entre les dents de devant. Cet exercice répété sert à redresser les mâchoires et une fois qu'on y arrive les oreillons se dissipent.

Pour guérir une maladie des oreilles appelée « Bomazel » on appliquait sur une feuille d'oignon une partie de la plante « Combri », pilée et déliée dans de l'huile d'olive pure, en sorte de cataplasme sur l'oreille.

Contre les insectes ou vers qui se produisaient à l'intérieur des oreilles ou autre partie du corps, on appliquait un raisin sec mélangé avec un grain de la plante ou drogue appelé « Esséber ».

Pour calmer le bourdonnement d'oreille on avait l'habitude d'injecter dans l'oreille le jus d'un oignon pressé.

Pour retirer un insecte (mouche ou punaise) emprisonné dans l'oreille, on versait un peu d'huile dans le trou de l'oreille et l'insecte ne tardait pas à se montrer à la surface: on le retirait alors facilement.

La dentition

La période de la dentition était un ennui pour l'enfant et comme pour la maman.

On préconisait du sirop de coing ou de grenade pour ses dérangements intestinaux.

Contre le mal des dents on mâchait des clous de girofle et on gardait dans la bouche une gorgée de l'eau de vie.

Pour curer une dent cariée, on employait les graines d'une plante appelée « guinguette », en infusion dans l'eau bouillante servie dans un pot de terre cuite. On soumettait la bouche à l'évaporation de cette infusion et les vers contenus dans la dent tombaient en masse.
Cette drogue appelée « xrinth guinguit » ou «  jusquiame noire », servait aussi à calmer la douleur des dents, en les soumettant à l'évaporation de l'infusion chaude.

Lorsqu'une dent tombait on devait obligatoirement la jeter dans un puits en prononçant la formule suivante, adressée au « Cheikh el Bir » ou patron du puits :
«  je vous donne une dent d'âne, donnez moi une dent de gazelle »
«  canaatée senth el hmar, aâténi senth el ghzal »

Coqueluche

Pour guérir les enfants de la coqueluche que l'on appelle en arabe « El Aâouaga », on employait les feuilles d'ortie ou « El Harriqa » pilées et cuites dans du miel.
La même potion servait aussi à calmer la toux des enfants.

On récoltait cette plante à côté du cimetière, à l'emplacement appelé « Ras el Fil » qui fait actuellement la place du Commerce à côté de la poste.

On soignait aussi la même maladie, la coqueluche, au moyen d'autres plantes, notamment le coquelicot qu'on faisait distiller au mois d'avril et qu'on vendait dans des bouteilles sous le nom « El ma d'elghressat » ou l'eau des plantes.

Pour endormir les enfants qui avaient l'habitude de pleurer la nuit, on leur administrait quelques graines de pavot appelé « El Kherkhassa » dans du miel.

(à suivre)
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ouedaggaï

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MessageSujet: Re: Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat   Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat I_icon_minitimeSam 21 Jan - 23:33

(suite)

" Je crois avoir suffisamment cité des maladies infantiles, nous allons en citer quelques unes concernant les grandes personnes.

Maux de ventre et d'estomac

En général, on connaissait moins à l'époque les noms de plusieurs maladies et pour dire qu'une personne est malade, on employait le terme en usage de nos jours:
« Maârf asch aândo » ! (on ne sait pas ce qu'il a).

C'est ainsi que pour toutes sortes de coliques on administrait tout d'abord un verre de vin avec une pincée de cumin pilé.
S'il s'agissait d'une colique violente au ventre, on employait le procédé suivant: on garnissait la moitié de la coque d'une noix avec du beurre salé ancien (smen el hayl), on l'appliquait sur le nombril et on l'attachait au moyen d'une toile autour du ventre en guise de pansement.

Lorsqu'on sentait le mal au dessus du ventre, c'est à dire dans la région de l'estomac, on administrait au malade dans une cuillerée à soupe un peu de cendre de charbon sur laquelle on pressait la moitié d'un citron acide, le tout à prendre à jeun. On appelait ce breuvage « Elârossa d'ermad » qui lavait, disait-on, l'estomac.

Si la colique était du côté du foie, une grande cuillerée d'huile d'olive prise le matin à jeun faisait l'affaire.

Si le mal provenait d'un état d'ivresse très accentué, un verre d'eau de vie mélangée avec du poivre et une cuillerée d'huile dissipait.

Contre l'hydropisie d'une partie du corps, on enveloppait le malade d'un emplâtre composé des feuilles pilées d'une plante appelée « Kosbor » dans un linge autour du corps. La guérison était probante, paraît-il.

Rhumatismes

Pour soigner un malade de rhumatismes, on employait plusieurs espèces de plantes, plus particulièrement « El Mikhiniza » ou verveine officinale, « El Herf » ou cressonnette, « Aânb Edib » ou de la morelle. Ces plantes pilées et appliquées sur la partie douloureuse avaient la propriété de calmer la douleur et de soulager le malade.
Les gens de la campagne indiquaient pour la guérison des rhumatismes une plante appelée « Skom » et celle appelée « El Méthnan » pour guérir des douleurs qui siégeaient dans le dos et aux côtes.

Un autre remède consistait à porter une bague de métal au petit doigt de la main. Dans d'autre cas, selon certains praticiens, le malade se fait trouer le lobe de l'oreille et y attache un anneau d'un métal plutôt en laiton.

Encore de nos jours, un Chérif de la ville de Nadroma en Algérie, passe de temps en temps à Fès et soigne de la sorte des rhumatisants qui s'adressent à lui. Il fait trouer au moyen d'un fil de cuivre très mince qu'il tire d'une bobine, le tragus de l'oreille et y fait passer un petit anneau du même fil, en prononçant quelques formules.

J'ai consulté diverses personnes qui furent soignées de leur rhumatismes de la sorte, et toutes m'ont affirmé être, les uns complètement guéris et d'autres soulagés de leurs douleurs durant plusieurs années.

Un autre remède local consiste à mélanger une demi-livre d'une plante appelée « Essertgoura » avec une demi-livre de miel, préparée en pilules à prendre pendant sept jours consécutifs. Cette plante très connue du public paraît être efficace pour les rhumatismes et autres douleurs du corps.

Pour la guérison des maladies du rein, on se servait de la plante appelée « El Halhal » ou Lavendula stoechas, en même temps que pour l'hydropisie du ventre qu'on prenait en infusion, le matin à jeun ou le soir avant de se coucher.

Sciatique

Un moyen curieux se pratiquait dans le traitement de la sciatique, appelée en arabe « Bozaloom ».

A part les plantes usuelles, un habitant de Bahlil, petite ville de la région de Fès, avait la spécialité de guérir la sciatique par la formule appelée «  Iktaâ el Aâr » ou couper le nerf. Ce moyen consiste à transporter le mal sur une plante.
Après avoir visité le malade, le praticien se rend à l'aube dans un champ couper une plante qu'il connaît, en prononçant la formule suivante:
« Je ne coupe pas la plante, mais je coupe le mal de X.... »
Après cette opération très simple, les douleurs, disaient les malades, cessaient et le mal disparaissait.

D'autres malades employaient du romarin appliqué en cataplasme sur la partie douloureuse. La même préparation était toujours appliquée pour les cas d'hydropisie des pieds et du talon.

La fièvre

Pour calmer la fièvre d'un malade, on lui mettait sous l'oreiller une touffe d'une plante appelée « Msistro » qu'on recueillait dans le cimetière.

Une autre plante communément désignée du nom d'« Odno » servait à calmer les troubles provoqués par la fièvre. Cette plante poussait également dans le cimetière.

Les feuilles et le bois du thuya appelé en arabe «  El aarâar » pris en infusion le matin guérissait la fièvre. Une expression en arabe le confirme:
«  El aarâr makaykhelli hata âar » ( le thuya ne laisse aucun mal).
Les habitants de Sefrou traitaient le paludisme en administrant au malade une once de cumin pilé mélangé avec du miel à prendre chaque année à jeun et ce, pendant sept jours.

Contre la typhoïde, on préconisait une consommation suivie de pêches ; cette maladie était désignée sous le nom de « Essalma » ou le salut.

Un autre remède contre la fièvre consistait à mettre sur la tête du malade une plante « El Mkhiniza » pilée et arrosée avec de l'eau de rose ou « Maouard » et qu'on appliquait au moyen d'un mouchoir ou un autre tissu.

Un autre moyen plus curieux pour calmer ou faire baisser une fièvre violente consistait à faire mordre par le malade, l'oreille ou la queue d'un âne, et le mal parait-il se transportait à l'animal.

Mal de tête

Contre la migraine ou mal de tête, on faisait usage de deux rondelles en papier bleu qu'on collait avec du mastic chauffé sur les deux tempes. Dès que le mal disparaissait, le papier tombait de lui-même. Il était rare de ne pas rencontrer chaque jour des personnes marquées ainsi de ces « rondelles bleues » collées sur les tempes.

Le mauvais oeil

Un autre fait considéré comme la cause directe de maladie, était le « mauvais oeil ».

Il était admis qu'un fort et mauvais « regard » émanant d'un individu ayant une « vue étrange », pouvait provoquer du mal à un autre individu ou objet visé: il est désigné en arabe par le terme « El Aïn ».

On croyait à l'existence de deux moyens de provoquer le mauvais œil : l'un volontaire et l'autre involontaire. Ce mal est transmis normalement par l'organe de l'oeil, d'où son nom de mauvais œil, qui est l'organe transmitif et expressif de la pensée.

Le premier provenait à la suite d'une haine entre deux individus : cette haine suivie et continue envenimait l'un contre l'autre et pouvait former une « charge » que chacun pouvait lancer à son adversaire. Il agit donc par l'une des formes de l'envoûtement de haine.
Si la personne visée est plus forte que son provocateur, le « coup » revenait à l'envoyeur: c'est le choc en retour. L'un et l'autre pouvaient être l'objet d'une attaque par le mauvais œil.

Pour l'autre moyen, on admettait aussi qu'involontairement un individu laissait échapper un « mauvais regard » ou des propos malveillants à l'encontre d'un autre individu ou d'un objet convoité.
C'est pour parer à cette éventualité que l'usage exigeait de prononcer des formules: « Tbarek Allah ! ou Belkhamsa » (que Dieu le bénisse ou le chiffre cinq, sous entendu les cinq doigts) à la vue d'une personne ou d'un objet dont on doit vanter les mérites.

Pour remédier à l'effet provoqué par le mauvais œil, on avait recours à de nombreux procédés:
En premier lieu, c'est la « mesure de l'encans » ou « Tesbir ». La personne appelée à procéder au Tesbir, prend un mouchoir ou un cache-nez dont se sert le malade; elle mesure trois empans avec la main droite et fixe la limite avec le pouce de la main gauche. Cette opération devait se répéter trois fois et si à la troisième fois, le pouce de la main droite dépasse la limite fixée, il y a « mauvais oeil »

Le praticien ou la praticienne fait un nœud dans le tissu qui a servi à l'empans et le dénoue dans la face du malade. Celui-ci commence à bailler et c'est un signe que le mauvais œil se déplace pour le quitter.

Une deuxième opération consistait à « laver les seuils » de la maison où demeurait le malade. La solution recueillie servait à laver les mains et la figure du malade qui devait boire le reste.

Si le mal persistait, on avait recours à un troisième procédé qui consistait à faire circuler en public avec des « raisins secs rouges ». Un homme portait dans sa main une assiette qui contenait des raisins secs rouges. Il circulait dans toutes les synagogues le samedi à la prière du matin: à son passage, chacun des assistants devant faire un signe de résignation en faveur du dénouement du mauvais œil. On délavait ces raisins dans un peu d'eau que l'on donnait à boire au malade.

On faisait usage d'une fumigation désignée sous le nom « Tebkhira d'El Aïn » qu'on achetait chez le droguiste.
Une autre fumigation composée en partie d'alun et de harmel ou « Esseb » et le « Harmel ».
Les malades qui en faisaient usage, croyaient voir dans la fumée qui montait du brasier, la « forme de l'oeil ».

Pour préserver un immeuble ou une entreprise du « mauvais oeil », on y faisait suspendre un fer-à-cheval. L'usage du fer-à-cheval continue à être pratiqué de nos jours.

Il ne faut pas tout de même s'imaginer qu'il n'y a que le mauvais œil, il y a aussi le bon « regard » qui agit par son influence bénéfique.

Les morsures

Contre la morsure d'un scorpion ou serpent venimeux, le coiffeur pratiquait une ligature au dessus de la morsure et faisait saigner la plaie avec son rasoir.

Pour guérir la morsure d'un insecte « Bonif », on appliquait sur l'endroit mordu une dose de tabac à priser qu'on couvrait ensuite d'une grosse date miellée. Une seule femme avait la spécialité de cette médication au Mellah.

D'autres praticiens coiffeurs cautérisaient la plaie avec le fer rouge.

Voilà un autre moyen par lequel on m'avait soigné lorsque j'étais piqué à la cheville par un scorpion. J'avais à l'époque six ou sept ans. Après avoir fait saigner à l'endroit piqué, on avait égorgé et coupé en deux un poulet qu'on avait appliqué sur la plaie. La chair chaude du poulet avait absorbé le venin et le lendemain mon pied avait complètement guéri.

Pour éviter la visite désagréable du scorpion dans une demeure, on affichait à l'entrée de la chambre une feuille de papier sur laquelle figurait le dessin du scorpion et quelques formules en hébreu pour éloigner les insectes venimeux et dangereux.

Pour guérir les piqûres d'autres insectes non dangereux, guêpes ou autres et après avoir préalablement enlevé l'aiguillon, on appliquait à l'endroit, de la cendre mouillée provenant du charbon de bois. Cette réserve d'eau de cendre « El ma d'ermad » se trouvait dans toutes les maisons.

Epilepsie

Une attaque d'épilepsie était considérée comme une maladie gravé, mais provoquée par les génies.

Le malade tombait par terre, souvent en pleine rue, son entourage avait peur de l'approcher, on disait alors « kabdoh ezenoun » ( les génies le possèdent).

Pour tous soins, on jetait sur lui de l'eau, une poignée de sel e ton lui mettait dans la main une clef ou un morceau de fer quelconque. Ces éléments disait-on suffiraient à éloigner de lui « ziranna de thath lard » ( nos voisins de dessous la terre) comme on désignait à l'époque, les génies.

Pour la guérison de cette maladie on avait recours au sorcier et en même temps à une femme qui s'était spécialisée dans la matière; elle savait concilier et attirer les faveurs des génies par les offrandes et les moyens suivants :
Elle préparait un repas appelé «  Elabssis » en l'honneur des génies, que l'on servait à l'abattoir, lieu où se tenait l'audience des génies à minuit.
Ce repas consistait en un mélange de semoule et d'huile pour la première nuit, que la bonne femme éparpillait à côté des fontaines et des fours publics, lieux généralement fréquentés disait-on, par les génies, à partir de minuit,
On servait encore le même repas pour la deuxième nuit en y ajoutant du myrthe rouge.

La troisième nuit, on servait le même repas que le précédent, ajoutant en plus des graines de coriandre séchées, en prononçant la formule suivante : « le myrthe est pour vos hommes, les graines de coriandre pour vos enfants ».

Malgré la vulgarisation de la médecine et le nombre des médecins augmentant, ces pratiques continuaient jusqu'à ces derniers temps (certaines familles les utilisent aussi de nos jours) mais l'abattoir n'est plus dans l'état de malpropreté où il se trouvait auparavant, les rues éclairées à l'électricité, ces deux éléments propreté et lumière, éloignent la fréquence des génies de notre ville de Fès.

Maladies de la peau

Nous arrivons a une médication plus sérieuse, au moyen d'une plante dont les propriétés sont reconnues par 1a médecine officielle. Cette plante est désignée par le nom de salsepareille dont les propriétés dépuratives sont employées pour la médication des maladies de la peau et de la syphillis.

Les soins consistent à suivre un régime de quarante jours qui devait être rigoureusement appliqué.

Le malade devait s'abstenir de prendre des acides ou de l'alcool et s'éloigner des fumigations de toutes sortes. Il devait s'alimenter de la viande boucanée ou « Khliâ » préparée avec du miel, de l'huile et des œufs.

La salsepareille nettoyée et pilée devait être prise chaque matin à jeun à raison d'une cuillerée à café par jour, plus une pincée à priser pour les narines.

Le traitement devait continuer une nouvelle période mais cette fois, en prenant chaque matin, la dose d'une cuillerée à café mélangée avec des clous de girofle, pilés et cuits dans du miel.

C'est ainsi qu'une femme spécialiste préparait cette médication par laquelle elle soignait ses malades.

Hydropisie

Pour se soigner d'une autre maladie non moins grave, l'hydropisie, on utilisait les moyens suivants:
En premier lieu on faisait une application « d'el ouersh » délayé dans de l'eau de vie ou de l'eau de rose naturelle, sur l'endroit malade: cette médication a pour effet d'arrêter le gonflement des parties atteintes. On entourait ensuite la partie malade ou même le corps, d'un emplâtre composé de feuilles de coriandre (kosbor) pilées qui provoquait une transpiration abondante.

J'ai assisté à des cas de guérison par ce moyen.

Un autre moyen consiste à suivre un régime consistant à consommer pendant quinze jours des oignons blancs cuits ou crus pour faire disparaître l' hydropisie.

Pratique de la saignée

La saignée se pratiquait de diverses formes différentes, chacune suivant le remède auquel elle était appropriée. C'est le coiffeur ou « hazam » qui exerçait cette pratique médicale.

La saignée des deux côtés de la nuque s'appelait « El Quarer ». l'instrument consiste en un appareil en fer blanc en forme de pipe. Le praticien, après avoir rasé en forme de rondelles les deux côtés de la nuque, faisait des incisions avec son rasoir, appliquait ses appareils, mettait le tube dans sa bouche et aspirait.
Dès qu'il sentait le vase plein de sang, il le retirait et enduisait l'endroit saigné d'huile pour arrêter l'hémorragie.

Cette médication avait pour but de guérir les névralgies (Edokha) et les maux de tête « Hriq Erass ».

Une deuxième forme de saignée se pratiquait dans le pli du coude et s'appelait « El fasada »; il piquait le nerf choisi au moyen d'un instrument appelé « El Mebzq ».
Cette opération servait à dégager la tension artérielle et soulager ainsi les maladies qui en dépendent.

Une troisième forme de saignée consistait à piquer l'un des nerfs du dos de la main, celui qui se dirige vers le doigt hépatique ou majeur (pour soulager le foie), ou son voisin en direction de l'annulaire pour dégager peut-être la rate ou le cœur. Il était recommandé de ne pas toucher au nerf qui va en direction du pouce car c'est très dangereux.

Cette forme de saignée s'appelait « essalmia »; le praticien mettait la maindu client dans l'eau chaude pour mieux faire ressortir les veines et piquait au moyen du même instrument « el Mbzeq » ci-dessus mentionné.
On attribuait à cette forme de saignée la guérison de la toux. Pour arrêter le sang il suffisait de verser de l'eau froide sur la main.

La quatrième forme consistait tout simplement à faire des incisions ou « Tesrit » dans les pieds, à quatre doigts au dessus de la cheville et jusqu'au genou. On adoptait ce traitement contre les douleurs des pieds et du talon.

Une autre pratique enfin, appelée « El Fuilti » consistait en l'application d'un pois chiche qu'on attachait sur l'avant-bras enduit préalablement de chaux et de savon mou pour ramollir la peau, et qu'on changeait tous les jours.
L'action du pois chiche produisait un creux dans l'avant-bras d'où se dégageait le pus qui pouvait s'accumuler dans les yeux, disait-on. Cette médication avait pour but de guérir une maladie des yeux où se formait du pus.

Une dernière forme de saignée était faite par l'application d'une hirudinée la sangsue qu'on pêchait de l'Oued el Aadam, rivière des environs de Fès.
On l'appliquait sur le mollet ou sur l'avant-bras. On la voyait se remplir de sang, prendre la forme d'une petite outre, et elle ne pouvait se détacher qu'après avoir été couverte d'une certaine dose de sel de cuisine. Cette opération servait à décongestionner les parties malades.

Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat Madeci10


L'envoûtement

Une autre maladie typique se révèle lorsqu'un individu, sans être malade apparemment, se sent dominé, subjugué et paraît être possédé par le fait d'un autre individu: c'est qu'il est envoûté !

Son état devient débile, son esprit n'agit plus librement et sa pensée paraît être « bloquée ».

On s'adressait dans ce cas à une praticienne pour le « dénouer de son envoûtement »; cela s'appelait «  Ilhall lithqaf » ou dénouer l'aiguillette. La praticienne amenait son client devant une rivière. Elle jetait un morceau de sucre dans la rivière, en guise de salut adressé au patron invisible du lieu.

Le malade devait jeter sa chemise usagée dans l'eau de l'oued en prononçant la formule suivante:
« ce n'est pas ma chemise que je jette dans l'eau, mais le mal qui m'intrigue, la personne qui me domine, l'être qui me poursuit, etc …. »

Le malade devait se baigner dans l'oued et revêtir ensuite une chemise neuve, préalablement exposée à une fumigation au moyen d'une drogue appelée « El Fassokh » dont la signification du nom veut dire « dénouement ».

Grâce à ces opérations, l'envoûtement est dénoué, la personne se sentait dégagée de l'atmosphère qui l'oppressait et d'un joug qui la dominait.

Des faits analogues continuent de nos jours; l'amour comme la haine ne sont pas disparues et le remède n'est pas dans le bréviaire du médecin ni du pharmacien.

Médications « animales »

Dans le domaine du règne animal, on employait aussi certaines médications plus ou moins appropriées.

D'abord la thériaque, préparation dans laquelle on mélangeait une partie de vipère pilée. On s'en servait pour guérir les malades qui soufraient de l'estomac. Pour cet organe on imaginait souvent une nourriture empoisonnée, appelée « Etâam » et dans e cas la thériaque était tout indiquée pour agir comme antidote.

On l'employait parfois contre les fièvres violentes. La dose était indiquée par le marchand herboriste qui la vendait à la Médina ou au Mellah chez un ancien droguiste.

On devait se servir de cette médication dès le début de la maladie, ce qui justifie une expression arabe qui dit « Ma za thériaq men elâariaq, hatha mol skhana math » (avant d'apporter la thériaque , du Aâriaq, le fièvreux est mort), expresssion passée en langage pour dire qu'il faut agir vite.

Pour calmer les douleurs d'estomac, on se servait du « Bazahra » ou bézoard, désigné en arabe par le nom de « Bed el Mhor » (œuf du Mhor, antilope Mohar).
Le bazahra qui a la forme d'un œuf est une matière secrétée, disait-on par les yeux de la vipère sous forme de larmes qui s'accumulent et durcissent jusqu'à prendre la consistance d'un grand cailloux. D'autres disaient que le bazahra provenait d'une concrétion d'un animal, antilope, appelé El Mohr, comme son nom l'indique. De toutes façons, c'est une matière pierreuse, en forme d'oeuf dur, formé de plusieurs couches, de couleur jaune-pâle.

On le trouvait dans toutes les grandes familles, et on distribuait la solution préparée à qui en avait besoin. On le frottait dans le fond d'un bol en terre cuite où l'on mettait de l'eau de fleur d'oranger et on servait la solution à boire au malade.

Un autre produit de provenance animal dénommé « El Ouersh » qu'on trouve quelquefois dans le fiel du bœuf mais surtout dans celui de la vache: c'est une concrétion en forme de pâte de couleur jaune-or foncé.

On attribuait la formation de ce produit à l'assimilation d'une plante miraculeuse que l'on appelait « Rbéhth el Kimia » ou plante de chimie, très recherchée par les alchimistes dans l'antiquité et à laquelle on attribuait la propriété de transformer les métaux en or.

On vendait ce produit, El Ouersh, à l'enchère par l'entremise d'un « dellal » ou vendeur public, qui le tenait soigneusement dans un papier au creux de sa main, exactement comme on vendait le diamant, et l'offrait à de riches amateurs qui l'achetaient pour des besoins médicaux. En effet on administrait ce produit pour relever l'état de santé des femmes en couches, assainir l'économie générale à l'allaitement, tandis que d'autres femmes s'en servait pour s'engraisser, en conformité avec la mode de l'époque.

Une autre médication de provenance animale non mois curieuse consistait en un insecte coléoptère, de l'espèce coccinelle (ne pas confondre avec la coccinelle), appelé en arabe « hmyarth zedda » par les musulmans ou « nana hmara » par les israélites du Maroc. On se servait de cet insecte pour guérir la jaunisse.

C'est un insecte de couleur gris-clair, herbivore, qui se roule en boule sur lui-même dès qu'on le prend en main et se déroule dès qu'il se sent en liberté. On le trouve en nombre dans le fond des feuilles d'épinard et d'artichaut (kharsoof, knaar ou médhon etc...) et on l'utilise broyé et mélangé avec du sel.
Si l'on remarque que la médecine officielle emploie actuellement l'extrait des feuilles d'artichaut pour guérir les maladies du foie, il est admissible que cet insecte qui se nourrit de la sève du fond des feuilles d'artichaut, en tire un extrait qui sans opérations de laboratoire pouvait être efficace pour certaines maladies.

Une autre médication se préparait au moyen d'un insecte coléoptère qu'on désigne à la Médina par le nom de « Khadamth el akrab » ou servante de scorpion et au Mellah par celui de « khanfosth el akrab » ou hanneton du scorpion. C'est un genre de scarabée et, comme son nom l'indique il précède toujours l'apparition d'un scorpion.

On l'utilisait dans la préparation d'un médicament pour guérir la rétention d'urine.

Si l'on compare l'action stimulante d'un certain insecte coléoptère, la cantharide par exemple sur la vessie, il serait possible que cet insecte apparenté ait aussi une action curative sur le même organe.

Ce dernier insecte coléoptère, la cantharide, appelé en arabe « dbanth el hand » ou la mouche de l'Inde est utilisée dans la composition des « hnot ou ras el hanot » mélange dosé de plusieurs drogues et épices que les Fassis emploient dans les mets succulents de la cuisine bourgeoise.
En médication, on l'employait dans les vésicatoires pour remplacer la moutarde, et on lui attribuait d'autres propriétés que je ne peux indiquer de peur d'être poursuivi pour exercice illégal de la médecine.

L'insecte bien connu l'araignée dotait la médecine en famille, d'un tissu, toile d'araignée, appelée en arabe « aânkabos ou khabos » dont on se servait pour arrêter l'hémorragie des blessures que les enfants se faisaient imprudemment au cours de leurs jeux.

N'oublions pas enfin le plus intéressant des insectes, l'abeille qui par son travail va puiser les sucs des fleurs qu'elle transforme et nous donne ensuite du miel d'abord et une matière industrielle la cire ensuite. On se servait de l'une et l'autre de ces matières en médecine.

Le miel suivant un ancien adage , c'est la santé; ceci va de pair avec le dicton arabe qui dit «  le miel est remède » « el aâsla doua ».

On arrive ensuite à un paisible insecte, la fourmi.
La fourmi dont le roi Salomon avait vanté l'activité et le fabuliste La Fontaine, la prévoyance; ce petit insecte intervient dans certaine médication qui a pour but de guérir la paralysie. On se demande ce que pouvait fournir un si minuscule insecte !

La science médicale a trouvé qu'il existe dans le corps des fourmis un acide dont les propriétés curatives sont reconnues par la médecine officielle. Je veux dire l'acide formique.
La fourmi a doté ainsi la médecine d'un excellent médicament.

On savait aussi qu'à la veille d'une bataille, les guerriers des tribus mangeaient quatre fourmis chacun pour éviter que le sommeil ne les accable.`

J'ajouterais que M. le docteur Secret m'a communiqué que les voleurs à la campagne se faisaient piquer par les fourmis pour mieux courir et se sauver. "

(à suivre)

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MessageSujet: Re: Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat   Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat I_icon_minitimeSam 21 Jan - 23:37

(suite et fin)


   Les médecins à Fès avant le protectorat

  "J'ai terminé mon exposé en ce qui concerne les médications. Je citerai à présent les médecins qui exerçaient à Fès, avant le Protectorat.

  Le premier médecin qui ait exercé, il y a un demi-siècle, était de nationalité espagnole et s'appelait Manuel.

  J'étais encore trop jeune pour avoir conservé de lui un souvenir précis, mais les personnes qui le connaissaient, disaient de lui beaucoup de bien. Un de mes amis m'a raconté que le Docteur Manuel, comme on l'appelait à l'époque, l'avait soigné d'une morsure de scorpion aux doigts au moyen de la cautérisation au fer rouge.

  Il habitait et travaillait dans une maison située au Mellah. Il mourut à Fès et la population israélite s'occupa de ses funérailles. Son corps fut inhumé au cimetière israélite.

  Le deuxième médecin était un israélite de Fès, naturalisé français. Il s'appelait Moklof Amsellem

  Je conserve de lui une image assez vivace. J'avais six ans, lorsque mes parents qui étaient invités par un vénérable Chérif Moulay Driss el Fdili, dans sa belle demeure de la Médina, m'ont fait porter  avec eux sur les épaules d'un homme d'un certain âge.
  Mes regards furent attirés au tournant d'une rue par un grillage en fer terminé par des lames pointues dans lesquelles se croisaient des boules en verre multicolores, autour d'un magasin qui retenait forcément la vue des passants.
  A notre approche, s'avança un homme de haute taille, coiffé d'un bonnet entouré d'un ruban non moins coloré, tel celui que portaient les Algériens à l'époque, vêtu d'une longue tunique noire comme les personnes qui venaient de l'Orient. C'était le toubib ou médecin qui venait nous inviter à reposer un moment dans son magasin de la rue du Talâa où il exerçait la médecine.

  Cette impression est restée gravée dans mon cerveau et depuis lors je continuais à observer les travaux de ce personnage.

  A la suite de certaine circonstance, le médecin Moklof Amsallem eut accès au palais du Sultan Moulay Hassan, qui trouva en lui un alchimiste convaincu et l'autorisation à installer son laboratoire de recherches chimiques qu'il suivit durant plusieurs années. Je le voyais à certain moment venir avec ses livres d'astrologie écrits en hébreu, faire visite à mon père.

  Après avoir quitté son magasin de la Médina, Amsellem s'installa au Mellah où il exerça de nouveau la médecine. Il avait soigné pas mal de malades et se prêtait à établir les attestations de soins utiles qu'il avait prodigués: car la réputation du médecin à l'époque s'obtenait à la suite de nombreuses attestations de clients soignés et guéris.

  Il s'adressa à cet effet à un notaire israélite nommé Rébi Abba Attia qui en compagnie d'Amsellem visita les clients soignés et enregistra leurs déclarations. Le notaire qui était un fin humoriste se dirigea alors vers le chemin du cimetière. Où allez vous par là ? demanda le médecin auquel le notaire a répondu :
  «  Vous m'avez présenté les personnes que vous avez guéries, il faut bien m'indiquer celles que vous avez tuées ».

  Le Sultan lui donna un terrain dans le quartier des Nouaouels où il édifia une maison avec un jardin.

  Amsellem abandonna la médecine qui ne devait pas rapporter beaucoup, pour se consacrer à des études personnelles. Il travailla à la publication d'un ouvrage scientifique qui fut honoré d'une préface du Maréchal Lyautey.

  J'allais souvent le voir dans sa maison au Nouaouel. Sur les étagères qui garnissaient les murs, Amsellem avait rangé des bocaux de médicaments aux multiples couleurs qui avaient constitué sa pharmacie du temps où il exerçait encore.
  Je me souviens nettement d'un jour, où, me montrant un petit flacon parmi tant d'autres, qui contenait, m'affirma-t-il, la « force du soleil ». Il me dit:
  «  Avec le contenu de ce flacon, je pourrais incendier toute la ville ».
  Plutôt sceptique, mais par courtoisie, je le priais de ne pas en faire usage. Je me demande aujourd'hui si Amsellem ne s'intéressait pas déjà aux études pré-atomiques.

  Amsellem vécut longtemps après l'établissement du protectorat et partit avec sa famile en Palestine, où il mourut à Jérusalem.

  Un autre israélite, nommé Abraham Amsili, exerça la médecine pendant plusieurs années. Il avait travaillé avec le médecin Manuel, mais après la mort de celui-ci, Amsili s'installa à sa place et continua à exercer la médecine pour son compte.

  De taille moyenne, habillé à la mode algérienne, pantalon bouffant et bonnet rouge, une barbiche noire, Abraham Amsili ne manquait pas d'une certaine allure qui le distinguait parmi ses coreligionnaires.
  Il n'était titulaire d'aucun diplôme mais son expérience lui permettait de connaître l'usage des médicaments qui existaient à l'époque.

  J'ai eu quelquefois l'occasion de causer avec lui et comme je lui demandais comment il parvenait à diagnostiquer les maladies, il me répondit que c'était au malade de dire ce dont il souffrait. Par ailleurs, m'expliqua-t-il, la médecine est assez simple et les maladies sont visibles. C'est ainsi que  lorsqu'une personne avait le teint blanc et le blanc des yeux jaune, c'est qu'elle avait la jaunisse. Si un individu avait mal au dos et toussait, c'est le signe que ses poumons n'étaient pas sains.
  Lorsqu'un autre avait la tête et les mains chaudes, c'est qu'il avait la fièvre. Pour celui qui avait des vomissements après le repas, c'est que l'estomac n'allait pas bien, etc...

  Amsili simplifiait sa médecine et préparait ses médicaments en paquets. Il les arrangeait dans des bocaux de couleur selon la maladie: un bocal blanc devait contenir le médicament pour les yeux, un autre vert pour la fièvre et le jaune pour le foie, etc....

  Amsili partit pour Tanger pour revenir plusieurs années après accompagné d'un médecin espagnol du nom de Cerdeira. Après quelques années de coopération, ils quittèrent Fès pour d'autre lieux.

  Le docteur Cerdeira était revenu quelques années après à Fès où il exerça avec l'aide de son jeune frère dans un cabinet qu'il ouvrit au Mellah.

  L'épidémie de 1901

  A la même période, un israélite était venu de Tanger pour exercer la médecine. Il s'appelait Samuel Guitta.

  Si en temps normal, il suffisait à soigner les malades, il fut impuissant à le faire durant l'épidémie qui se déclara en 1901 à Fès et qui a fait, d'après les notes manuscrites des historiens de l'époque, plus de quatre mille morts. On appela cette période « aâm el moth », l'année de la mort.

  Parmi les causes de l'épidémie, on cite l'état sanitaire public qui fut déplorable. Proportionnellement aux autres quartiers de la ville, le nettoyage des ordures au Mellah devait se faire  une fois par semaine, le mercredi. Durant toute la semaine les ordures s'accumulaient à côté de chaque maison et ces tas d'immondices parvenaient parfois à se rejoindre d'une maison à l'autre, surtout dans les rues étroites.

  L'abattoir en particulier et un fondouk qui servait de demeure aux pauvres, en plein centre du Mellah, étaient d'une saleté indescriptible et repoussante; des chats, des mouches, des insectes pullulaient sans nombre dans ces locaux et aux environs.
  Les bouchers qui étaient installés sur la Grande Rue (les boutiques actuelles de l'abattoir n'existaient pas), avaient l'habitude de lancer les bouts de viande inutiles encore saignants, sur les murs d'en face, ce qui servait d'appât aux mouches et insectes de toutes sortes.

  La population presque toute entière était atteinte par la maladie et on avait beaucoup de difficultés à transporter les morts et à les enterrer en temps voulu. Les communautés juives du Maroc se sont émues et celle de Tanger envoya à Fès le docteur Bellenguer, médecin de nationalité espagnol, délégué du comité sanitaire, pour étudier les causes de cette épidémie. Il séjourna à Fès pendant quelques mois et déclara que les causes de l'épidémie provenaient des eaux stagnantes des étangs qui se trouvaient à côté de l'Oued Fès, dont les insectes de malaria étaient dirigés par le vent sur le Mellah et Fès-Djedid.

  Il ordonna la fermeture du fondouk où végétaient les mendiants du quartier, il indique au seul médecin Guitta, les remèdes à administrer pour les malades atteints de malaria.

  Profitant de la présence de ce médecin, plusieurs familles l'invitaient à visiter leurs malades; il se faisait payer cent francs la visite. Il conseilla à une femme d'une personnalité locale, atteinte d'obésité, de se soigner par un traitement qui consister à consommer des courges ou «  Karda khadra ». La nouvelle se répandit au Mellah que le médecin venu de Tanger prescrivait des courges contre la maladie, et tous les malades presque de courir chercher des courges pour suivre le même traitement.
  La plupart des gens proclamaient que ce nouveau traitement leur a fait du bien; il se peut que les propriétés curatives des semences des courges aient produit un effet favorable à la guérison de la malaria et du paludisme.

  Sa mission remplie, le docteur Bellenguer repartit pour Tanger. Il a indiqué aux gens le traitement à suivre, pour mettre fin aux effets désastreux qui ont ravagé en partie  le Mellah, contre la malaria et le paludisme: quinine, antipyrine, ipéca, eaux gazeuses en abondance; les malades ont complété ce régime par la consommation de courges. Plusieurs personnes qui avaient des amis ou parents à Tanger, à Melilla ou à Gibraltar, commandaient ces produits médicamenteux et faisaient des distributions gratuites aux malades.

  Je me souviens, (j'avais dix ans) de ce que mon père m'envoyait retirer de la poste les paquets contenant des flacons de quinine ou autre médicament que lui adressait son ami de Tanger, le nommé Joseph Haïm Gengio, fils du grand rabbin de Tanger à l'époque.

  La seule agence postale française qui était à Fès, fut détenue par M. Joseph Conquis, directeur de l'école de l'Alliance au Mellah.

  J'en reviens au docteur Bellenguer. Il revint quelques années plus tard à Fès et devint médecin du Sultan Moulay Hafid, à l'avènement de celui-ci. On voyait tous les jours le docteur Bellenguer, monté sur son cheval, se rendre au Palais impérial.

  Il avait installé sa maison au Talâa, mais ne donnait pas de consultations à des particuliers. Il s'intéressait particulièrement aux études sur le spiritisme.

  J'arrive à un autre médecin israélite qui était venu de Pologne. Il s'appelait Chapira

  De haute taille, de forte constitution, ayant des yeux étroits, une barbiche assez large qui lui donnait l'allure du vrai médecin. Je me souviens encore de lui, car il m'avait soigné dans mon enfance, d'une brûlure à la main que je m'étais faite avec de la poudre à canon avec laquelle nous avions l'habitude de jouer pendant la fête de Pourim. Il m'avait ordonné comme traitement d'appliquer sur les brûlures de épluchures de pomme de terre et d'entourer la main d'un pansement.
Les soins n'étaient pas mauvais, ma main ne tarda pas à guérir de ses brûlures.

  Pendant qu'il exerçait à Fès, un double deuil devait le frapper. Un de ses fils avait succombé à la suite de coups violents reçus de son maître d'école. Cet événement avait donné lieu à un procès qui fit sensation à l'époque.

  Dans son affolement et sa précipitation à le soigner, le médecin Chapira se trompa de bocal et le médicament administré provoqua la mort de son deuxième fils.

  Abattu par ce double malheur, Chapira quitta définitivement la ville avec sa famille.

  Autres médecins


  D'autres médecins faisaient leur apparition de temps en temps à Fès, mais ne trouvant pas la clientèle espérée, ils repartaient aussitôt.

  Je me souviens du médecin Soussi venu avec sa compagne qui était sage-femme. Ils s'installèrent dans un local « dar edelma » au derb « el foqui » actuellement transformé en synagogue. D'un certain âge il ne pouvait naturellement supporté les incommodités de l'époque à Fès , il repartit aussitôt avec son épouse.

  Un médecin israélite de nationalité italienne se nommait Issoâa. Il s'installa au derb « el Aouinat » au Mellah, mais ne tarda pas à quitter la ville, vers d'autres lieux.

  Des femmes médecins, missionnaires, de nationalité anglaise, demeuraient à « derb ben Hayon » au quartier de Sbâa Loiath, à la Médina. C'était la famille de Sampson, partie depuis lors à Tanger. Elle faisait la distribution gratuite de médicaments aux personnes qui venaient les lui demander.

  Un autre médecin anglais le docteur Verdun, installé au Douh, faisait de fréquentes visites au Mellah.

  Un médecin qu'on appelait docteur Holzman, de nationalité allemande paraît-il, était installé à la médina. Il portait le costume musulman et on disait qu'il était converti à l'Islam. On le voyait souvent assis dans les magasins de maroquinerie à Aïn-Allo, quartier de Spétryène, à la Médina. Il partit quelques années avant l'occupation française.

  Un israélite tunisien, nommé Nataf, exerçait la médecine pendant plusieurs années au Mellah.Il abandonna la médecine pour le commerce dès l'occupation. Il est mort à Fès et sa famille sympathiquement connue continue à vivre à Fès.

  A partir de 1905, je crois, des médecins de la mission française étaient installés à Fès.

  Je me souviens plus particulièrement des docteurs Zafary et Fournial qui se rendaient au Mellah pour visiter des malades bénévolement.

  A la même époque, un médecin israélite polonais, nommé Salomon Cohen Zanwill, qu'on appelait Senior Sélomo, était venu exercer à Fès. Il s'installait au Mellah dans une maison située au derb « el foqui » à dar ben Sabbah. Il préparait ses médicaments lui-même et faisait payer ses consultations médicaments compris, deux francs cinquante et le collyre pour les yeux à 1,25.
  Pour les maladies graves, il se faisait accompagner du docteur Zafary ou d'un autre. Il soignait bénévolement les indigents et jouissait d'une réputation assez louable par sa modestie et son affabilité. Il avait continué à exercer sous l'occupation française. Il mourut à Fès. Ses enfants honorablement connus continuent à habiter le Maroc notamment à Fès et à Casablanca.

  Quelques années après l'installation du précédent, un autre médecin israélite, le docteur Many était venu s'installer à Fès. Il était associé avec le précédent et ils travaillaient ensemble dans le même cabinet ci-dessus indiqué.

  Fils d'un grand rabbin de Jérusalem, Rébi Salom Many qui avait auparavant visité Fès et connu des notabilités israélites, le docteur Many avait déjà sa réputation faite.

  On racontait une anecdote au sujet de son père que je n'ai pas connu. Quand il était venu pour la collecte qu'on avait l'habitude d'envoyer aux habitants de Jerusalem, il n'y avait pas de médecins à Fès. Il avait promis d'enseigner la médecine à un de ses enfants et de l'envoyer à Fès. Il paraît qu'il tint sa promesse et dès que son fils obtint ses diplômes, il lui recommanda d'exercer à Fès.

  Ses diplômes français et sa connaissance de la médecine moderne lui valurent 'estime de ses collègues et une réputation appréciable.

  Il s'est installé depuis pour son compte et il fut agréé pour donner des soins au Palais, au temps du Sultan Moulay Youssef, père de S.M. le Sultan actuel. Il est parti à Tanger où il s'installa définitivement jusqu'à l'heure actuelle, sans oublier Fès, où il fait de temps en temps de rares apparitions.

  Par ces deux derniers se trouvent close la liste des médecins qui avaient exercé avant le Protectorat à Fès.

 En même temps que les médecins que nous venons de citer, il y avait quelques praticiens dont chacun avait une spécialité.

  On se souvient encore de Rébi Eliaho Cohen (père du greffier actuel du Tribunal rabbinique) qui, en même temps qu'il savait pratiquer la circoncision, avait une certaine adresse à retirer les corps étrangers de yeux, des oreilles, du nez ou de la gorge, des enfants qui se faisaient mal en jouant.

  Le nommé Aharon Cohen ben Salomon pratiquait la petite chirurgie et soignait bénévolement des blessures, des plaies ou fistules etc .. Il préparait des onguents à base de cire d'abeilles.

  Tout le monde à Fès se souvient encore du rabbin Benyamin Elbaz, mort seulement depuis quelques mois qui avait la spécialité de vacciner les enfants contre la petite vérole; il jouissait d'une grande estime dans les milieux musulmans et juifs.
  Il avait une grande renommée dans la pratique de la circoncision qu'il exerçait depuis près de cinquante ans. Il avait initié tous les praticiens actuels à pratiquer la circoncision. A sa mort, le chiffre inscrit dans ses registres, des enfants circoncis par ses soins, avait atteint le nombre de huit mille environ.
  Ses registres ont pu servir d'état civil.

  Le nommé Ishac Moyal avait la spécialité de soigner les luxations et fractures au moyen d'un emplâtre qu'il savait composer avec du son, du blanc d'oeuf et de l'huile d'olives. Il étalait sa préparation sur une toile soutenue par des baguettes de roseau qu'il appliquait sur la facture. Cette opération s'appelait « Ezbira » ou soudure.
  Il réussissait parfaitement ces opérations et jouissait d'une réputation chez les israélites au Mellah comme chez les musulmans à la Médina. Il est mort depuis quelques années.

  Une dame nommée Sémha Amor, femme de Israél Kesslassi, soignait les malades au moyen de la plante « el âassba » ou salsepareille, dont nous avons parlé dans la partie médication.

  Une autre femme nommée Fréha Boussetha soignait les personnes mordues par des insectes venimeux et particulièrement par l'insecte appelé en arabe « Bonéf » dont la morsure donne la fièvre.

  Quelques femmes juives avaient accès à Dar-el-maghzen et donnaient des soins aux femmes du Palais.

  L'une d'elles nommée Messoda bent Daoud Oyoussef, femme d'un coiffeur, était habilitée à pratiquer les saignées dont l'usage était fréquent à l'époque. On l'appelait « el hzama » nom approprié à la profession qu'elle exerçait.

  Une autre femme qu'on dénommait « Etbiba » donnait des soins médicaux suivant la pratique de l'époque. Elle s'appelait Aâllo Danan.

  De nos jours encore, sous l'égide du médecin français du Palais, M. le docteur Secret, chef de l'hôpital Cocard, les deux femmes juives continuent à faire de fréquentes visites à Dar-el-Makhzen, où elles prodiguent leurs soins et conseils habituels aux femmes du Palais.
  L'une d'elles s'appelle Sâada Ouanounou.
  La deuxième nommée Messoda Sasson, est attachée spécialement à prodiguer des soins à la mère de S.M. le Sultan Sidi Mohamed, que Dieu protège, et jouit de l'estime de la famille royale.


  Pour conclure, il est certain que les progrès de la médecine permettent actuellement de dépasser largement les méthodes dont nous disposions au siècle dernier; que les progrès réalisés par la science avec un corps médical des plus compétents permettent d'arrêter des épidémies, de guérir des maladies avec une rapidité inconnue jusqu'à nos jours.

  Il faut cependant rendre hommage aux médecins et praticiens d'autrefois qui se sont efforcés avec dévouement, malgré les faibles moyens dont ils disposaient à l'époque, de lutter contre la maladie et soulager les souffrances humaines".

Judah M. BENSIMHON


Dernière édition par ouedaggaï le Sam 9 Mai - 16:42, édité 2 fois
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Jacqueline Roméro

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MessageSujet: Re: Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat   Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat I_icon_minitimeDim 22 Jan - 13:31

OUEDAGGAI
Intéressants tous ces remèdes anciens . Moi, je me souviens que notre mère nous soignait beaucoup avec des plantes .
Pour les graines de pavots, elle m'a raconté qu'une fois, une amie avait un peu trop dosé et que son enfant avait dormi 3 jours !
Le mal aux yeux, effectivement à la période des grenades, le matin, nous nous levions les yeux collés gonflés et c'est avec de l'eau de rose qu'on les lavait.
Je me souviens aussi d'une préparation avec un scorpion (noir, le plus dangereux) que l'on mettait à macérer dans un flacon avec de l'huile et lorsque quelqu'un se faisait piquer et cela arrivait souvent, l'on fait une incision et on appliquait cette huile dessus ! mes souvenirs sont vagues mais je vois encore ces scorpions dans les flacons !


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MessageSujet: Re: Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat   Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat I_icon_minitimeDim 22 Jan - 21:41

Effectivement Jacqueline un certain nombre de ces recettes étaient utilisées dans les familles : les fameux "remèdes de bonne femme" transmis par la tradition familiale.

La médecine traditionnelle (d'ailleurs toujours enseignée dans les fac de médecine de pays africains ou d'Asie du sud-est où les populations n'ont pas les moyens financiers d'accéder aux médicaments modernes) et le recours aux rituels magiques étaient une manière de soigner efficacement parfois, mais toujours de rassurer le malade et il n'y a rien de pire que de dire à quelqu'un qui souffre qu'on ne peut rien faire.

Outre l'efficacité réelle de certaines plantes l'effet placebo pouvait également intervenir. Par contre j'aimerai avoir le témoignage de fiévreux guéris après avoir mordu la queue d'un âne !!

Beaucoup de produits de notre pharmacopée moderne ne sont que des produits de synthèse dérivés des "simples" variétés végétales aux vertus médicinales. Dans de nombreuses régions du Maroc des coopératives de femmes relancent les cultures de plantes médicinales.

Judah Bensimhon n'évoque pas dans les médications proposées les tatouages utilisés à la fois de manière préventive ou curative selon les pathologies; mais je pense qu'il évoque davantage la médecine des villes (Fès) que la médecine des "champs".
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MessageSujet: Re: Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat   Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat I_icon_minitimeMar 24 Jan - 13:38

Depuis toute petite, j'ai beaucoup toussé, à l'époque on disait "elle est poitrinaire"

donc au moment des crises on me donnait à boire une mixture gluante ..............
ainsi produite : on allait chercher une belle feuille de figuier de barbarie que l'on
divisait en deux : on traçait des quadrillages sur chaque demi-feuille et on laissait
couler la "bave" pendant une nuit : et au matin on m'en faisait boire un verre à jeun affraid

quelqu'un m'avait dit que cette "chose" était également donnée aux nourissons du sahara
lorsque la maman n'avait pas assez de lait ou un lait trop pauvre

et plus tard, je découvrais que :


"Les acides gras essentiels de l’huile de figue de Barbarie lui confèrent des propriétés hyper
nourrissantes, restructurantes et raffermissantes et en font un puissant allié anti-rides
pour le visage, le cou, le décolleté et pour le buste ! De texture légère et non grasse,
l’huile de figue de barbarie est très bien absorbée par la peau, elle pénètre rapidement
et ne laisse pas de film gras. Ses propriétés anti-oxydantes protègent la peau contre la pollution
et les agressions du temps. Elle convient à tous les types de peau et laisse une peau douce et satinée.

L’huile de figue de barbarie est un précieux élixir de beauté.
Elle est utilisée depuis la nuit des temps par les femmes berbères pour se protéger du soleil
et du dessèchement de la peau, menée à rude épreuve dans le désert"
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MessageSujet: Re: Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat   Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat I_icon_minitimeMar 24 Jan - 21:32

Merci Gabriela pour ce témoignage à propos du sirop de feuille de figuier de barbarie. C'est pratiquement la première fois depuis plus de 50 ans que je trouve quelqu'un qui a bu de ce sirop !

Quand nous étions gamins et que nous toussions mon père nous soignait avec ce sirop. Il n'avait pas loin à aller car à Sefrou nous avions au fond du jardin des figuiers de barbarie. La préparation était la même: des scarifications sur la surface d'une feuille bien dodue et après quelques heures le précieux liquide était disponible dans le récipient placé au dessous. Je crois qu'il rajoutait du sucre pour améliorer le goût.
La même feuille pouvait servir plusieurs jours mais elle devenait de moins en moins productive ..... et il était facile d'en trouver une autre.

Lors de mes récents séjours au Maroc j'ai souvent demandé à des familles rurales si elles connaissaient ce traitement: on me prenait pour un original .... personne n'avait pris ce traitement pour la toux ..... Traditionnellement ce sirop était utilisé pour les bronchites et la coqueluche.

A noter que ce que nous appelons la figue de barbarie est appelée en arabe karmous enssara ou karmous nsara c'est à dire la figue des chrétiens !
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Jacqueline Roméro

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MessageSujet: Re: Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat   Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat I_icon_minitimeMer 25 Jan - 13:02

OUEDAGGAI
oui, chez moi, notre mère nous préparait aussi ce fameux sirop, en y ajoutant du sucre,( dans les années 1943/48 ?, lorsque nous avions eu la coqueluche ) ; je dis fameux car il n'était pas facile à avaler, comme du blanc d'oeuf , on gobait cela très vite ! !

GABRIELA,
cette huile de figue de barbarie que tu cites, je pense que ce doit être l'huile des pépins, non ? il y en a tellement dans chaque figue et je suis sûre que ce doit être un bon produi
t
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Kais GHOMRI

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MessageSujet: Medecines traditionnelles au Maroc   Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat I_icon_minitimeVen 27 Jan - 17:58

En complément de l’étude très fouillée du Dr Bensimon et des informations très riches sur les traitements traditionnels et tous les préjugés sociaux qui entourent les maladies à Fès en particulier et au Maroc en général, je voudrais rapporter quelques données et des souvenirs d’enfance de ces thérapies un peu spéciales :

1) Problèmes dentaires :

Pour éviter les problèmes dentaires et toutes les affreuses rages de dents qui peuvent survenir dans l’existence, je sais que dans chez certaines tribus de la région de Fès, comme les hyaynas, les gens s’adressent au fquih pour leur confectionner un talisman préventif, mais à condition que cela soit fait avant la chute des dents de lait.

2) Traitement des verrues :

Par badigeonnage avec les boyaux de poulet qu’on doit ensuite mettre à sécher sur la terrasse. Les boyaux sèchent-les verrues disparaissent.

3) Traitement de la sciatique

Dans la région de Fès, à Taounate , se trouve la tribu de Ouled Azam dont les membres ont la réputation de guérir la sciatique par imposition, vue leur ascendance chérifienne.

4) En ce qui concerne le traitement des maux de tête, le papier bleu dont a parlé l’orateur est tout simplement le papier d’emballage du fameux pain de sucre.

5) Le mauvais œil :

Une prévention « plus moderne » serait d’exposer sur son trottoir ,une roue de voiture à la vue des voisins.

6) Figues de barbarie :

Objet d’une véritable frénésie .Certaines personnes n’hésitent pas à en avaler : 5, 10, 20 ou même des dizaines, chez le marchand ambulant dont la formule consacrée est : « lhandi oua lmouss mâandi’ » « tu choisis ta figue et c’est moi qui l’épluche avec le couteau ».Et ce n’est pas une mince affaire que d’éplucher une figue de barbarie,… gare aux épines.

Comme l’a fait remarquer Ouedaggai , elles sont aussi appelées : Kermouss Nssara, mais surtout en dehors de Fès, comme à Casablanca où ils sont appelées aussi Zâabouls.

La dénomination :handi , l’Indou ou plutôt l’indien fait référence probablement aux origines Sud Américaines de ces figues…Ces quantités de figues de barbarie ou plutôt cette « barbarothérapie », ingurgitées en grand nombre, par certaines personnes, conduisent parfois à des situations de constipation opiniâtre ou quasiment d’obstruction intestinale, nécessitant une purge.

Au début du 20 ème siècle, un auteur –explorateur Français, voyageant au Maroc, a rapporté un procédé pratiqué dans certaines régions, et assez original pour décongestionner le colon de personnes ayant abusé de quantités de Zaabouls .Une canule en roseau est fixée à une gourde en peau de chèvre, remplie d’eau, l’autre bout de la canule est introduit dans l’orifice anal du patient qui est allongé à plat ventre ; jambes légèrement écartées, le bout de canule dans l’anus. Un gaillard fait un saut en l’air et tombe avec ses deux pieds , sur la gourde pour expulser avec force l’eau dans le rectum et ainsi provoquer la dissolution des quantités de résidus de handias bloquées dans le bas -rectum et faciliter leur évacuation…..Anus délicats s’abstenir

7) Hmier Jeddah ou Hmyarth Zedda :

Il faut en avaler 99, grillées au poêle pour guérir de l’hépatite.



8)Vue l’origine Judaique de l’orateur , il est frappant de remarquer qu’il remplace le J du dialecte marocain par le Z : ezenoun au lieu de Jnoun-Hazzam au lieu de Hajjam (coiffeur) , ziranna au lieu de Jiranna (nos voisins) …Ce qui donne au langage parlé des juifs marocains un accent qui ne manque pas de charme .Il est à noter l’incalculable nombre de mots communs entre l’hébreu et l’arabe , exemples :

à moi ( en français) = li (en arabe et en hébreu) لي

mari =baal بعل

elle engendra= vataled ولدت

matrice= re’hem= رحم

pleuvoir= himtir أمطر

relève toi= koumi قومي

Elle a ri= tsah’akt ضحكت

pourquoi= lamah zé لماذا

maison= dar دار



9) Je me rappelle encore tout petit peut être 4 ou 5ans (1962) avoir été amené par ma mère, pour des oreillons , consulter le Dr Aboudaram, dont le cabinet se trouvait pas loin de la mosquée de Tunis actuelle.D’autres médecins que je ne connaissais que de noms : Casales, Blancardi, Danane, Zaranis…

Il reste encore à Fès à l’heure actuelle à ma connaissance, le Dr Annie BURG et le Dr Armand GUIGUI exerçant toujours et ayant une bonne clientèle.
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MessageSujet: Re: Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat   Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat I_icon_minitimeVen 27 Jan - 20:36

Merci Kais, pour ces précisions tant médicales ( ton traitement du fécalome est original et ..... acrobatique !) que linguistiques.


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MessageSujet: une histoire d'ail   Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat I_icon_minitimeVen 10 Fév - 15:31

une histoire d'ail

toute petite, j'allais à l'épicerie du coin, en prenant bien soin de ne pas trop m'approcher
du vieil épicier : il dégageait une odeur d'ail repoussante.......... il s'en était rendu compte et
un jour il m'expliqua qu'il mangeait chaque matin deux gousses d'ail cru en guise de médicament
pour sa tension..... je trouvais ça bizarre

Et voilà donc l'explication......... donnée par des médecins nutritionnistes qui confirment les vertus
thérapeutiques de l'ail :
L’ail réduit la tension artérielle d’environ 10%", et diminue aussi l’athérosclérose [accumulation
de graisses sur la paroi des artères] en diminuant le volume des plaques de cholestérol
et en conférant une meilleure élasticité à l’aorte du coeur après 50 ans."
Ils conseillent une consommation : 2 gousses d’ail crues ou 4 cuites/jour sur 2 à 3 prises,
écrasées ou hachées à avaler avec une gorgée d’eau, à vie.

L'ail ,outre son action sur la tension artérielle,
- facilite la digestion
- de certains cancers (????)
- a des vertus anti-âge!
- est bon remède contre le rhume!
- est aussi un antibiotique naturel!
- et enfin traite les affections de la peau

Aujourd'hui il existe des petites gélules à base d'ail et de thym sous forme de capsules
sans odeur équivalent à la prise de 10 g d'ail frais.
L'association avec le thym stimule la digestion ...... et les vieux épiciers ne sentent plus l'ail

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MessageSujet: Re: Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat   Médecine et Médecins à Fès avant le protectorat I_icon_minitime

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