CYRANO de MEKNES
C'est, pendant 100 minutes, une galerie de portraits de la famille Martinez qui défile .
Il y a Le Don Juan de l'Atlas, véritable « sex machine » qui drague dans la Renault 25 tuning.
Geronimo Martinez, prénommé ainsi depuis que l'on sait qu'il existe la tribu indienne des pieds-noirs ;
Beñat Martinez qui a reçu ce nom de baptême pour favoriser l'intégration de sa famille dans les Pyrénées-Atlantiques, Marcel Martinez, le boxeur, filleul de Marcel Cerdan ;
Achille Martinez, le chanteur de la Spar Academy ;
Henri, Simone... Les personnages de cette maisonnée incarnent à eux seuls la truculence et le caractère extraverti des pieds-noirs.
La densité du spectacle n'a d'égal que l'exubérance du comédien. Pas de souci de performance dans la mise en scène dépouillée signée Eric Le Bot.
Gilles Llerena est l'interprète idéal, à la fois désinvolte, solaire, charismatique et baroudeur, fidèle au rêve idéalisé des jours heureux de « là-bas ». Il célèbre l'enfance, l'attachement à la terre de ses aïeux, l'amitié et l'amour qui se tissent.
Il donne vie à une succession de personnages ciselés. On rit, on est ému, on jubile grâce à des récits surprenants. Cyrano de Meknès capte chaque soubresaut de la famille Martinez avec poésie et bons mots décapants.
Il est presque minuit et l'incroyable charme de Gilles Llerena opère de plus en plus. Le nombreux parterre ne veut pas qu'il parte. Il ajoute d'autres personnages comme Mercédès Etchegoyen, la fiancé de Beñat. Le roi de la tchatche prolonge la veillée avec ses savoureuses histoires. On est heureux. Que demander de mieux ?
extrait de l'article publié par sud ouest.com